Quoi de plus simple que d’acheter du lait dans une épicerie ? Et pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi. Autrefois, le lait ne pouvant être transporté, on trouvait, dans les villes, des vacheries où étaient nourries des vaches et dans lesquelles on pouvait acheter son lait.

Ces exploitations ont existé dans le centre de Neuilly-sur-Marne jusque dans les années 80. On en trouve des traces dans les Archives muni­cipales grâce aux factures du lait que la commune achetait pour ses besoins ou pour ceux des Nocéens nécessiteux. Ces établissements étaient également connus de l’administration qui était chargée de faire respecter les règles sanitaires qu’il s’agisse de la santé du bétail ou des nui­sances éventuelles pour les riverains.

Au début du XXème siècle, quatre vache-ries étaient en activité dans la ville : rue du Général Donzelot (l’actuelle rue Pierre Brossolette), rue de Paris, rue de Gagny (aujourd’hui rue Paul et Camille Thomoux) à l’emplacement de la maison des services publics et rue du Docteur Peneau.
Fondées par des familles puis revendues, elles connurent des exploi­tants successifs. Certaines virent égale­ment leur activité se transformer.
Dans les années 50, la ferme de la rue de Paris devint l’entrepôt d’un marchand de vins. D’autres furent exploitées jusqu’à une période récente : rue du Docteur Peneau, le dernier fermier n’est parti qu’en 1978, vraisemblablement pour des raisons prati­ques car il ne trouvait plus en ville de champs pour faire paître ses bêtes.

A cette époque encore, il possédait une vingtaine de vaches ainsi que des poules et des cochons. La ferme, qui continuait à fournir les Nocéens en laitages, avait conservé l’enseigne sur laquelle on pou­vait lire “lait chaud matin et soir” en réfé­rence au lait que l’on pouvait acheter et boire directement après la traite.